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Comment garder ses collaborateurs motivés à l'étude ?  

Quand on parle de motivation, on pense souvent à l’expression de la carotte et du bâton, comme si on ne pouvait motiver quelqu’un qu’en utilisant une récompense ou une punition. La réalité est toute autre, mais le monde du travail ne semble pas encore l’avoir intégrée. Le monde du notariat n’y échappe pas. Trop souvent, les notaires se sentent dépassés face à la difficulté d’enthousiasmer les collaborateurs au sein des études. Voici alors quelques pistes pour garder motiver vos collaborateurs sans vous comporter comme un tortionnaire ou un Père Noël.



Avant la pratique, la théorie : il existe deux types de motivation bien distinctes


La motivation au travail est étudiée depuis des décennies par des économistes, des psychologues, des scientifiques qui cherchent à comprendre les mécanismes de cet engagement au service du travail. Ces recherches sont encore aujourd’hui d’actualité car mieux appréhender les sources de motivation au travail, c’est une manière, à terme, d’améliorer la productivité et le bonheur au travail.

Ces recherches ont abouti à la distinction entre deux types de motivation :


  • La motivation extrinsèque, qui résulte de la perspective des récompenses externes (le salaire, les primes, les promotions).


  • La motivation intrinsèque, qui elle, trouve son origine dans le travailleur lui-même : le bonheur et la satisfaction qu’il retirera de son travail, le sentiment d’utilité etc.

Le problème de la bougie


Avez-vous déjà entendu parler du problème de la bougie ? Il s’agit d’une expérience mise au point par le psychologue Karl Duncker. Le principe est simple : il est demandé à des candidats de fixer une bougie sur le mur, avec le matériel à disposition, à savoir des punaises et des allumettes, tout en faisant en sorte que la cire ne coule pas sur la table.



Dans les faits, les participants essaient d’attacher la bougie avec une punaise, ou de la faire fondre grâce aux allumettes pour la coller sur le mur. Aucune de ces techniques ne fonctionne. La seule solution est d’utiliser la boîte où se trouvent les punaises, et de la fixer avec les punaises pour ensuite poser la bougie dessus. Il faut donc être imaginatif pour trouver la solution.



Si l’idée de départ de Duncker était de tester la fixité fonctionnelle des participants, c’est-à-dire les éléments sur lesquels ils se fixent pour résoudre un problème, cette expérience a été reprise par le psychologue Sam Glucksberg. Il a ainsi fait jouer deux groupes de participants. Au premier groupe, il a dit qu’il souhaitait chronométrer la vitesse à laquelle chacun arrivait à résoudre le problème pour calculer une moyenne. Au second groupe, il a dit qu’il offrirait une compensation financière aux plus rapides. La compensation financière est donc la motivation.


Le second groupe a mis trois minutes et demie... de plus que le premier. L’incitation financière qui aurait dû le motiver n’a pas l’effet escompté. Cela va complètement à l’encontre de ce qu’on pense communément des incitations financières dans le monde du travail. Il est à noter que ce type d’expérience a été reproduit des dizaines de fois. Dans un TED talk, l’auteur américain Dan Pink conclut au sujet de cette expérience que les motivations contingentes “si vous faites ceci, alors vous aurez cela” fonctionnent dans certains cas, mais pas pour tous.


C’est adapté aux professions avec des tâches bien définies, des règles simples et un but clair à atteindre. Les récompenses restreignent en effet la vision et concentrent la pensée. Elles sont donc très efficaces pour atteindre un but précis.


En revanche, elles sont beaucoup moins efficaces, voire même nocives, pour les professions qui ressemblent plus au problème de la bougie, c’est à dire des professions avec des problématiques larges, qui nécessitent une réflexion et une véritable créativité (pourquoi pas juridique). Vous me voyez venir ?


Chercher à motiver les collaborateurs dans les études avec un système de motivation extrinsèque ne sera jamais suffisant.

Chercher à motiver les collaborateurs dans les études avec un système de motivation extrinsèque ne sera jamais suffisant. Si dans un premier temps, cela peut accroitre la performance des salariés, au bout d’un certain temps, elle devient nocive car elle étouffe la motivation intrinsèque. La bonne nouvelle, c’est qu’il est aussi possible de jouer sur la motivation intrinsèque qui est beaucoup plus efficace dans les professions telles que le notariat !

La motivation intrinsèque : solution ultime pour garder des collaborateurs motivés


La motivation intrinsèque est basée sur l’envie de faire des choses parce qu’elles importent, parce que nous les aimons, parce que c’est intéressant, parce que ça fait partie de quelque chose d’important. Par conséquent, un salarié ne peut éprouver de la motivation intrinsèque que s'il s’identifie aux valeurs et aux buts de son étude. Pour privilégier cette motivation, il faut donc se concentrer sur les éléments au travail susceptibles de générer une certaine satisfaction. Voici quelques exemples :


  • Offrez à vos collaborateurs la possibilité de développer de nouvelles compétences. La possibilité d’élargir un horizon alimente la motivation intrinsèque. Vous pouvez leur proposer des formations juridiques bien sûr, mais également des formations en management, en relation client, en communication, en développement personnel, … Les sujets ne manquent pas.


  • Rassemblez votre équipe autour du projet de l’étude. N’hésitez pas à les engager dans le développement de l’étude. Cela vous permettra de déléguer certaines tâches pour aller plus vite et plus loin à plusieurs et de découvrir des potentiels leaders de demain.


  • Prenez-en compte les appétences et les intérêts de vos collaborateurs. Vous avez formé pendant 2 ans un collaborateur en droit de l’immobilier, mais vous remarquez qu’il s’intéresse de plus en plus à la gestion de patrimoine ? Il serait facile de lui refuser de le changer de pôle. Mais il serait tout aussi facile pour lui de changer d’étude pour pouvoir se former en gestion de patrimoine. Il y a trop souvent une focalisation sur l’expérience, les compétences, le temps de formation plutôt que sur les intérêts et la personnalité.

Il a tellement de collaborateurs talentueux dans les études qui sont frustrés de ne pas avoir la possibilité de prouver leurs talents.


  • Autorisez l’autonomie et la créativité : laisser vos collaborateurs travailler avec un maximum d’autonomie tout en les laissant exprimer leur créativité (dans la rédaction des actes, mais également dans la manière de travailler). Ne soyez pas fermés aux nouvelles propositions mais au contraire, encouragez-les. Il a tellement de collaborateurs talentueux dans les études qui sont frustrés de ne pas avoir la possibilité de prouver leurs talents.



Et si vous aviez encore besoin d’être convaincu, des études récentes ont démontré que les gratifications intrinsèques comme le sentiment d’accomplissement et la joie auraient significativement plus d’impact sur la rétention des salariés que les récompenses externes comme le salaire. Plutôt utile à savoir dans ce contexte de pénurie de salariés dans le notariat... Finalement, les collaborateurs doivent évidemment être récompensés matériellement pour leur travail et leurs efforts, mais il n’est pas viable que ces récompenses soient leur seul moteur pour se lever tous les matins. Alors, prêts à changer votre manière de motiver vos collaborateurs ?



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